Les transmissions transgénérationnelles des traumas, l'épigénétique vous explique :
- Nadège Police
- 3 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin

Un stress majeur (ex. : guerre, maltraitance, abus, famine, etc.) peut activer les systèmes de stress de l’organisme, entraînant des
changements hormonaux et métaboliques.
Certaines de ces marques épigénétiques peuvent persister longtemps, voire être transmises aux générations suivantes.
Dans l'histoire, ce phénomène a été observé, par exemple, chez :
Les enfants de survivants de l'holocauste : Des études ont montré que les enfants de survivants présentent des altérations dans la régulation du gène NR3C1, impliqué dans la réponse au stress.
Ces enfants ont souvent une réponse au stress plus intense, bien qu’ils n’aient pas vécu les événements eux-mêmes.
Famine hollandaise de 1944-1945 :
Les enfants nés de mères enceintes durant cette famine ont un risque accru de diabète, maladies cardiovasculaires et troubles mentaux.
Leur ADN montre une méthylation anormale du gène IGF2 (croissance et métabolisme), même des décennies après la famine.
Femmes enceintes exposées aux attentats du 11 septembre :
Les enfants nés de mères ayant vécu l’événement présentent une méthylation modifiée du gène NR3C1, affectant leur système de réponse au stress dès la naissance.
Quelles sont les explications scientifiques des transmissions transgénérationnelles des traumas :
En épigénétique, lorsqu’on dit qu’un gène est “traumatisé”, cela signifie en réalité que l’expression du gène a été modifiée à la suite d’un événement stressant ou traumatique, sans que la séquence d’ADN elle-même ne soit changée.
Prenons l'exemple du gène NR3C1 (gène code pour le récepteur des glucocorticoïdes), une hormone clé dans la réponse au stress. Ce récepteur joue un rôle crucial pour :
Réguler l’intensité de la réponse au stress.
Permettre au corps de revenir à l’équilibre après un danger.
Ce qui se passe après un traumatisme :
Chez les individus ayant subi un traumatisme (surtout pendant l’enfance ou dans l’utérus), les chercheurs ont observé :

Une augmentation de la méthylation (groupement méthyle : CH₃) dans une région du gène NR3C1
Résultat : le gène est moins actif → il produit moins de récepteurs → le corps devient moins sensible au cortisol.
Conséquence :👉 La régulation du stress est perturbée. Ces personnes peuvent être plus vulnérables à l’anxiété, à la dépression, ou au stress post-traumatique (PTSD).
Ce que ça nous apprend :
Le traumatisme laisse une trace biologique durable, visible jusque dans l’expression de certains gènes.
Cette trace n’est pas une mutation, mais une modification chimique régulatrice.
Elle peut être réversible, ce qui ouvre la voie à des thérapies épigénétiques.
En résumé :
Un "gène traumatisé" est un gène dont l'activité (et non la structure) a été modifiée en réponse à un traumatisme. Ce changement est épigénétique : il n'altère pas le code génétique, mais change la façon dont le gène s'exprime.
Approches thérapeutiques qui peuvent agir sur les gènes modifiés :
La thérapie EMDR agit sur les traumatismes et réduit les symptômes associés. Elle agit également sur le fonctionnement cérébral et peut modifier l’expression des gènes liés au stress.
Toutes les respirations conscientes douces, comme la cohérence cardiaque, le pranayama, la respiration carrée...
Le Breathwork issu de la respiration holotropique permet également des modifications physiologiques afin de réduire le stress, retrouver une clarté mentale et change la façon dont le gène traumatisé s'exprime pour retrouver un fonctionnement "normal".
L'hypnose agit sur l'inconscient et modifie les croyances limitantes, voir bloquantes du quotidien en reprogrammant des chemins neuronaux.
Qu'est ce qu'apportent ces thérapies:
Soulagement des symptômes psychologiques :
Réduction de l’anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil ou des flashbacks (notamment dans le cas du trouble de stress post-traumatique – TSPT).
Amélioration de la régulation émotionnelle (moins de colère, de panique, de dissociation).
💡 Exemple : Une personne qui fait des cauchemars ou revit son trauma peut progressivement retrouver un sommeil apaisé grâce à la thérapie.
Compréhension et restructuration de l'expérience :
Les thérapies permettent de « remettre du sens » là où il n’y en avait plus.
En mettant des mots sur ce qui a été vécu, on reconstruit une narration plus cohérente et moins envahissante.
💬 Exemple : En thérapie EMDR, une personne peut redéfinir son histoire pour ne plus être seulement « une victime » mais aussi « une résiliente ».
Interruption de la transmission transgénérationnelle :
En travaillant sur ses propres traumatismes, une personne peut éviter de transmettre inconsciemment ses peurs ou ses mécanismes de défense à ses enfants.
La descendance porteuse de gène modifié, dû à un traumatisme d'un de ses ancêtres, peut également, grâce à la thérapie, stopper la transmission aux générations suivantes.
🧬 Autrement dit : la guérison ne profite pas seulement à la personne, mais aussi à sa descendance.
Restauration du lien et de la confiance :
Le trauma (surtout s’il est relationnel, comme dans les cas d’abus ou de négligence) détruit souvent la confiance dans l’autre.
La relation thérapeutique offre un espace sécurisé où la personne peut à nouveau expérimenter un lien de confiance.
🤝 Cela aide à reconstruire l’estime de soi, à sortir de l’isolement ou de la honte.
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